Le Zoma d’Analakely

Le vieux marché du vendredi d’Analakely, le Zoma, avec ses anciens pavillons construits au début du XXe siècle furent le joyau touristique de ce centre-ville d’Antananarivo. Mais, le marché aux fleurs de jadis s’est transformé en un commerce de friperie et la place aux innombrables parasols blancs en un vilain parking, le film traduit ce choc esthétique du réel tangible confronté aux images permises par le souvenir. C’est une mise en mémoire d’un espace urbain, le souvenir des splendeurs d’antan donne le spleen à la voix off. Marcel tient boutique au Zoma, il est une conscience du lieu, un œil qui a traversé des saisons sur ce marché. On accompagne Marcel dans ses pérégrinations à travers les époques et ses représentations, il évoque son propre parcours et celui du marché. La caméra entraîne le spectateur à vivre ce territoire le temps du film ; des virées dans diverses zones du marché sont autant de fois où le spectateur est mis en situation, au contact et à l’écoute. On y voit fonctionner sans détours un marché noir. Mais au Zoma, on vient aussi pour y chercher diverses panacées comme le « talisman complet contre les esprits malins ».

Andriamanivohasina Rakotomalala